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Baisse des taux de fécondité

L’Europe a été à l’avant-garde de ces nouvelles tendances démographiques, mais elle n’est plus une exception. Au cours des dernières décennies, la fécondité a chuté de façon spectaculaire en Chine, à Taïwan, en Corée du Sud, à Hong Kong et à Singapour. Aujourd’hui, les taux de natalité dans tous les pays sont bien inférieurs aux taux de remplacement. En Corée du Sud, les taux de natalité sont en baisse depuis si longtemps que le pays prévoit de réduire ses forces armées à environ la moitié de leur taille actuelle d’ici 20 ans.

Le cas le plus extrême est peut-être celui du Japon, où la croissance démographique a ralenti depuis les années 1960. Au lieu d’essayer d’inverser cette tendance, les autorités japonaises s’efforcent maintenant de s’adapter à une population beaucoup plus petite. Si la tendance actuelle se poursuit, la population de la nation insulaire passera de 125 millions à moins de 90 millions d’ici 2065 et à peine 50 millions d’ici 2115, selon l’Institut national de recherche sur la population et la sécurité sociale du pays.

Plus récemment, ce modèle de déclin démographique s’est également propagé à l’Australie, à la Nouvelle-Zélande, au Canada et aux États-Unis, traditionnellement plus fertiles. Aujourd’hui, tous ces pays sont bien en deçà des taux de remplacement. Le taux de croissance de la population américaine est tombé à 0,5% en 2019 (la dernière année avant la pandémie), son plus bas niveau depuis au moins 1900. Sur la base des données limitées disponibles, la Fed de St. Louis estime qu’il s’agit du taux de paix le plus bas de l’histoire de notre pays. On estime que le taux de fécondité des Blancs aux États-Unis était supérieur à 7,0 dans la première moitié du 19ème siècle, mais était tombé à un peu plus de 3,5 en 1900. En 2009, il était encore supérieur à 2,0, mais il est maintenant bien en deçà du taux de remplacement.

Aujourd’hui, la majorité de la population mondiale vit dans des pays où le taux de fécondité est bien inférieur au niveau de reproduction. Selon les chiffres de l’ONU, ce nombre passera à 75% d’ici 2050. Même les sources traditionnelles de nouvelles populations dans les pays en développement se tarissent. Au Bangladesh, l’un des pays les plus pauvres du monde, l’indice synthétique de fécondité est passé de 6,9 enfants par femme au début des années 1970 à 2,0 en 2020, légèrement inférieur au taux de remplacement. En Inde, qui devrait être le pays le plus peuplé du monde d’ici 2024, l’indice synthétique de fécondité est tombé à 2,2, selon l’ONU.