Selon la BRI, le grand livre mBridge est une « nouvelle blockchain native », « personnalisée et développée par les banques centrales pour les banques centrales afin de servir de mise en œuvre de plate-forme spécialisée et flexible pour les paiements transfrontaliers dans plusieurs devises ». Cette technologie blockchain expansive intégrera le système bancaire central mondial dans une structure monolithique de contrôle financier. ⁃ Éditeur TN

  • Vingt banques de la Région administrative spéciale de Hong Kong, de la Thaïlande, de la Chine continentale et des Émirats arabes unis ont utilisé la plate-forme mBridge pour traiter 164 transactions de paiement et de change totalisant plus de 22 millions de dollars.
  • Le projet pilote fait progresser la mise à l’essai de multi-CBDC en transigeant des valeurs du monde réel directement par l’intermédiaire de la plateforme.
  • BIS présentera le projet pilote mBridge à la Semaine Fintech de Hong Kong, ainsi que des mises à jour sur Project Aurum (CBDC pour les clients de détail) et Genesis 2.0 (Green Finance)

 

La Banque des règlements internationaux (BRI) et quatre banques centrales ont mené à bien un projet pilote sur l’utilisation des monnaies numériques des banques centrales (CBDC) par les banques commerciales pour les transactions transfrontalières en valeur réelle dans le cadre du projet mBridge.

Le Centre d’innovation de Hong Kong de la BRI s’est associé à l’Autorité monétaire de Hong Kong, à la Banque de Thaïlande, au Digital Currency Institute de la Banque populaire de Chine et à la Banque centrale des Émirats arabes unis. Selon un nouveau rapport, 20 banques des quatre pays ont utilisé la plate-forme mBridge pour effectuer 164 transactions de paiement et de change totalisant plus de 22 millions de dollars en six semaines, réglées directement via la plate-forme.

Le projet mBridge fournit une solution efficace, rentable, conforme et évolutive pour les paiements transfrontaliers, dont le cœur est la CBDC. L’expérience a été conçue pour travailler à travers les juridictions et les devises afin d’explorer les possibilités de la technologie des registres distribués et l’application de la CBDC dans les paiements transfrontaliers entre banques commerciales.

Le projet s’inscrit dans le cadre des efforts continus visant à expérimenter de nouvelles technologies pour permettre des paiements et des règlements transfrontaliers plus rapides, moins chers et plus sûrs – une priorité fixée par le G20. De nombreux pays, principalement des pays émergents et en développement, perdent l’accès au réseau international de banques correspondantes, laissant de nombreux ménages et entreprises sans accès suffisant ou abordable au système financier mondial pour les paiements.

En permettant l’échange instantané de plusieurs CBDC sur un seul réseau, le projet mBridge vise à éliminer les inefficacités de longue date dans les paiements transfrontaliers et à favoriser une plus grande inclusion financière et l’innovation dans les paiements internationaux.

« L’exclusion financière n’est pas seulement un problème pour les individus, mais affecte également les économies », explique Cecilia Skingsley, responsable du Centre d’innovation de la BRI. « Ce projet est une étape importante vers le développement d’une plateforme qui a le potentiel de promouvoir des systèmes de paiement plus inclusifs et efficaces qui profitent à la fois à ceux qui effectuent et reçoivent des paiements dans différentes devises et juridictions et au fonctionnement du système financier mondial dans son ensemble.

La BRI poursuivra ses travaux sur ce projet et sur d’autres projets similaires afin d’examiner les besoins des utilisateurs, les spécifications techniques et le cadre de gouvernance requis pour les CBDC interopérables. L’équipe du projet mBridge continuera d’étendre et de tester la technologie afin de développer un produit doté de fonctionnalités suffisantes pour être utilisé par les premiers utilisateurs et un système prêt pour la production au cours de la prochaine année.

Les résultats du projet pilote seront présentés lors de la Hong Kong Fintech Week, qui se déroulera du 31 octobre au 4 novembre, avec deux autres projets du Hong Kong Centre:

  • Le projet Aurum, mené conjointement avec l’Autorité monétaire de Hong Kong et l’Institut de recherche en sciences appliquées et technologie, a mis au point un prototype de système interbancaire pour les clients de gros et un système de portefeuille électronique pour les clients de détail. Le système donne vie à deux types différents de jetons de détail: les pièces intermédiaires CBDC et les stablecoins adossés à la CBDC. Ce dernier est unique dans l’étude CBDC jusqu’à présent, car le stablecoin est soutenu par la CBDC du système de gros interbancaire. Le code source sera disponible sur la plate-forme BIS Open Tech, ce qui le rendra accessible aux banques centrales explorant la meilleure architecture possible pour une CBDC de détail.
  • Le projet Genesis 2.0 démontre la faisabilité technique des obligations vertes tokenisées en conjonction avec ce que l’on appelle les contrats à terme carbone ou les intérêts de résultat d’atténuation. Ceux-ci sont suivis numériquement et automatiquement livrés aux investisseurs, comme expliqué dans un rapport. Genesis 2.0 est une collaboration entre le Centre de Hong Kong du Centre d’innovation de la BRI, l’Autorité monétaire de Hong Kong, le Centre mondial d’innovation des Nations Unies sur les changements climatiques et des partenaires du secteur privé.