Le logiciel espion « Pegasus » peut passer inaperçu sur toutes les données des téléphones mobiles, lire les messages et activer le microphone ou la caméra à distance sans que la personne concernée ne s’en aperçoive. Il est considéré comme l’une des cyber-armes les plus puissantes jamais développées. Parmi les victimes mondiales figurent plusieurs membres du Parlement européen, des employés de la Commission européenne ainsi que de nombreux membres de l’opposition et des avocats d’États membres de l’UE.

Le fabricant israélien NSO vend le produit selon ses propres informations uniquement aux autorités étatiques telles que la police, les services secrets ou l’armée.

Afin de clarifier comment il a pu arriver que ce logiciel ait également été utilisé contre des membres du Parlement européen et de la Commission européenne et qui en est responsable, le comité spécial PEGA a été fondé au Parlement européen en avril 2022, dont je suis membre à part entière.

Dès le début, ce comité n’était pas sous une bonne étoile. Parfois, Internet tombait soudainement en panne, les haut-parleurs s’envolaient soudainement hors de l’interrupteur vidéo en direct, les agences gouvernementales faisaient obstruction au transfert d’informations ou agissaient stupidement sans cérémonie.

Au début de cette semaine, la vice-présidente de l’Office fédéral de police criminelle (BKA), Martina Link, a été invitée à une audition devant la commission. Mais Mme Link ne s’est pas présentée au rendez-vous. La raison de votre absence est encore inconnue. Même le président du comité a été surpris par cette audace et a fait remarquer que même lui ne savait pas si la vice-présidente du BKA – qui a été invitée 3 fois au total – avait seulement été empêchée d’y assister, ou si le ministère fédéral de l’Intérieur lui avait interdit de participer.

Soyons donc clairs :

Un puissant logiciel d’espionnage, qui, selon le fabricant, n’est vendu qu’aux autorités étatiques pour soutenir la lutte contre le terrorisme et la criminalité, est soudainement également utilisé au sein de l’UE contre les politiciens et les membres de l’opposition.

-Selon le fabricant, l’Allemagne appartient à un groupe de 60 clients de 45 pays (dont 14 pays de l’UE).

En 2021, on a appris que l’Office fédéral de police criminelle et le service de renseignement extérieur allemand BND utilisaient une variante du logiciel Pegasus.

-Le 14.11.2022, une audition du comité spécial PEGA de l’UE axé sur l’Allemagne a eu lieu. Malgré trois invitations, le vice-président de l’Office fédéral de police criminelle ne se présente pas devant la commission. Dans la documentation officielle du Parlement européen, ce processus est caché. Ce n’est que dans un enregistrement vidéo de la réunion qu’un indice est fait à la toute fin.

Ma question :

Qu’est-ce qu’une personne moyennement douée devrait en penser? Quelle conclusion pourrait-on tirer en établissant un lien entre les faits déjà connus et les hypothèses formulées dans la salle? Y a-t-il un risque d’être qualifié de prétendus théoriciens du complot par les contrôleurs d’opinion et les soi-disant « vérificateurs de faits »?

Cordialement, Christine Anderson,
eurodéputée (AfD)

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