La principale conclusion de la récente interview télévisée du président Poutine est que le conflit ukrainien est en réalité une lutte pour la direction d’un changement de système mondial, pas seulement un affrontement entre deux anciennes républiques soviétiques ou une guerre par procuration entre l’OTAN et la Russie sur les « sphères d’influence » dans la région.

Le président russe Poutine a fait ces remarques dans sa récente interview télévisée avec le journaliste Pavel Surabin pour l’émission « Moscou. Kremlin. Poutine », qui a été diffusé par la chaîne de télévision Rossiya-1. La transcription complète n’est pas disponible sur le site officiel du Kremlin au moment de la publication de cette analyse, mais les lecteurs peuvent consulter ces cinq liens de TASS pour chacun des points qui seront maintenant résumés:

———-

1. Multipolarité dirigée par la Russie contre unipolarité dirigée par les États-Unis

La guerre par procuration entre l’OTAN et la Russie fait partie de la nouvelle guerre froide entre ces deux puissances sur la direction du changement de système mondial que Moscou veut mener vers la multipolarité, tandis que Washington veut préserver autant que possible son hégémonie unipolaire déclinante. L’issue de cette lutte déterminera littéralement l’avenir des relations internationales, ce qui renforcera ou sapera la souveraineté de tout pays, c’est pourquoi elle est importante pour tout le monde dans le monde.

2. L’unité nationale de la Russie garantit la résilience

Le Golden Billion of the West dirigé par les États-Unis mène une guerre hybride sans précédent contre la Russie, mais cette grande puissance ciblée reste résiliente car sa population est une entité nationale sans laquelle elle n’aurait pas survécu à tout ce qu’elle a vécu au cours de l’année écoulée. Ce sont précisément les liens socioculturels et historiques qui ont maintenu la population cosmopolite unie pendant des millénaires qui sont attaqués par ces moyens non conventionnels, mais le président Poutine ne s’attend pas à ce que ce plan réussisse.

3. L’Occident veut la « balkanisation » de la Russie

S’appuyant sur les remarques de l’ancien président Medvedev la semaine dernière, le président par intérim Poutine a confirmé que l’Occident cherchait effectivement une « balkanisation » de la Russie, après quoi il « nous accueillera dans la soi-disant famille des peuples civilisés, mais seulement en partie, chaque partie individuellement ». Comme mentionné dans le paragraphe précédent, l’unité nationale de cet État civilisé empêche la réalisation de ce scénario, mais il est néanmoins important de souligner les plans insidieux de ce nouveau bloc de facto de la guerre froide.

4. L’Occident est complice des crimes de guerre de Kiev

En fournissant gratuitement des armes à leurs mandataires, comme l’ont déjà fait des dizaines de pays occidentaux, le président Poutine les a qualifiés à juste titre de complices des crimes de guerre de Kiev, même s’ils ne prétendent pas de manière convaincante ne pas être directement impliqués dans le conflit. Le fait est que le régime ukrainien n’aurait pas pu commettre bon nombre des crimes impliqués si l’Occident ne lui avait pas donné les moyens de le faire.

5. Les vassaux américains jouent un rôle de premier plan

Le président Poutine a souligné que les vassaux américains jouent un rôle de premier plan dans le conflit. Certains le font en croyant à tort que leurs intérêts à cet égard coïncident avec ceux de leur patron, tandis que d’autres font ce qu’on attend d’eux, même s’ils savent que c’est contraire à leurs intérêts. Peu importe le nombre de ses satellites que l’hégémonie unipolaire déclinante arme contre la Russie, son dirigeant est confiant que son pays et sa cause multipolaire gagneront inévitablement.

———-

La principale conclusion de la récente interview télévisée du président Poutine est que le conflit ukrainien est en effet une lutte pour la direction d’un changement de système mondial, pas seulement un affrontement entre deux anciennes républiques soviétiques ou une guerre par procuration entre l’OTAN et la Russie sur les « sphères d’influence » dans la région. Pour cette superpuissance eurasienne, il s’agit en réalité d’une lutte existentielle, car elle risque de « balkaniser » en cas de défaite, même si un tel scénario semble encore improbable et peut être évité à tout moment par l’aide aux armes chinoises si elle devient apparente.