Les médias grand public, leurs alliés au gouvernement et leurs mandataires sur le terrain ont tenté avec diligence et sans succès au cours de l'année écoulée de provoquer des manifestations à grande échelle en Russie sur le modèle de ce que la France a vu la semaine dernière, afin de délégitimer le gouvernement et de distraire les services de sécurité avec une crise nationale créée artificiellement.

Le ministère français de l'Intérieur a confirmé que plus d'un million de personnes avaient participé jeudi à des manifestations nationales contre l'augmentation unilatérale de l'âge de la retraite par Macron. Les services de sécurité ont réprimé certains des manifestants, mais les médias grand public (MSM) ont largement évité d'informer leur public. Cependant, personne ne devrait douter qu'ils auraient paniqué à une manifestation d'un million de dollars en Russie, surtout s'il y avait eu une répression là-bas aussi.

Eux, leurs alliés gouvernementaux et leurs mandataires locaux ont essayé sans relâche au cours de l'année écoulée de provoquer exactement cela, de délégitimer le gouvernement russe et de distraire les services de sécurité avec une crise politique intérieure artificiellement créée. Ces efforts ont été vains car la population touchée a un fort patriotisme qui l'immunise largement contre l'influence néfaste des acteurs étrangers.

Un million de personnes est une masse critique plus que capable de provoquer un changement politique significatif, même face à une répression telle que celle que Macron a ordonnée à ses propres citoyens. S'il est encore trop tôt pour prédire si ce mouvement pourra l'amener à annuler son augmentation unilatérale de l'âge de la retraite, le fait que tant de personnes se soient rassemblées pour protester en dit long sur l'impopularité de cette décision.

Bien sûr, cette évolution inattendue donne lieu à quelques réflexions sur l'état de la démocratie en Occident, surtout si l'on considère à quel point les médias minimisent désespérément ces manifestations et la répression de Macron à leur encontre. Tout d'abord, le dirigeant français a eu recours à une mesure constitutionnelle pour imposer sa volonté politique sans la faire voter à l'Assemblée nationale. Bien que légal, cela reste scandaleux et prouve qu'il savait qu'il agissait contre la volonté du peuple.

Cela confirme à son tour que la démocratie occidentale ne représente pas parfaitement le peuple, contrairement à ce que prétendent ses plus ardents partisans, qui veulent l'exporter à l'étranger. En réalité, ce système a ses défauts comme tout autre, mais la principale différence est que les MSM exercent rarement l'autocritique indispensable de cette forme de gouvernement pour la faire ressortir aux yeux de la majorité mondiale vivant dans des pays non Les pays occidentaux pratiquent ainsi une forme de démocratie nationale, à ne pas discréditer.

Ce double standard est caractéristique de « l'ordre basé sur des règles » de l'Occident, qui concerne en réalité son application arbitraire en faveur des intérêts américains, parfois même au détriment de sa propre réputation, comme l'attitude hypocrite envers la « Cour pénale internationale » prouve. L'utilisation de la force de l'État est soutenue par l'Occident lorsqu'il s'agit de maintenir le pouvoir d'un dirigeant ami comme Macron, tout en étant condamnée lorsque des dirigeants non occidentaux hostiles comme l'Iran ou la Russie font de même.

Peu importe si, dans les deux cas, on peut affirmer qu'une répression était nécessaire pour maintenir l'ordre public pour la sécurité de la population, car le fait est que l'Occident n'applique pas les mêmes normes dans de telles situations pour des raisons purement politiques. Dans un tel événement, aucun politicien majeur ou personnalité médiatique influente n'appellera à des sanctions contre Macron, le gouvernement français et/ou le pays dans son ensemble, comme ils le feraient contre l'Iran ou la Russie.

Il n'y a également aucune chance qu'ils accordent l'asile politique aux Français fuyant leur pays après les violences récentes, et aucun pays occidental n'accueillera des individus ou des groupes cherchant un changement de régime violent contre Macron. L'Occident peut être mal à l'aise avec l'optique de plus d'un million de personnes qui protestent contre eux et la répression qui en résulte car il attire l'attention sur les points soulevés jusqu'à présent dans cet article, mais ils traiteront toujours la France différemment de l'Iran ou de la Russie.

La conclusion est que les principes traditionnellement associés à la démocratie occidentale ne sont pas vraiment aussi sacro-saints que les médias et les responsables de l'État dans cette nouvelle affirmation de facto du bloc de la guerre froide. Son système de gouvernement n'est pas en soi meilleur ou pire que celui de ses pairs non occidentaux, mais la principale différence est que les médias ne sont pas aussi souvent autocritiques envers lui qu'ils le sont envers les autres. Ce double standard est une caractéristique de la démocratie occidentale, pas un défaut, comme un nombre croissant de personnes s'en rendent compte.