Le 17 avril 2023, le ministre turc de l'Intérieur, Süleyman Soylu, a accusé les jeunes de l'AKP des crimes de "l'empire américain".

par Thierry Meysan

A trois semaines de l'élection présidentielle turque, le débat évolue. Un débat pour ou contre l'islamisme de Recep Tayyip Erdoğan devient un débat pour ou contre l'alliance avec les États-Unis. Le président sortant gagne à nouveau des points dans les sondages qui prédisaient jusqu'alors la défaite. D'islamiste, il est devenu nationaliste. On ne sait pas pour le moment si cela suffira à lui permettre une victoire, mais on s'attend à ce qu'en cas de victoire, il retire la Turquie de l'OTAN.

Les sondages montrent que le président Recep Tayyip Erdoğan perdra face au chef de l'opposition unie Kemal Kılıçdaroğlu lors de l'élection présidentielle turque du 14 mai 2023. Ce possible revirement de politique intérieure a conduit le président sortant à radicaliser sa position sur les questions internationales. 

Jusqu'à présent, il semble rester à mi-chemin entre les États-Unis d'un côté et la Russie et la Chine de l'autre. Aujourd'hui, son parti politique le présente comme le sauveur de l'indépendance turque face aux sombres actions de Washington. En revanche, il dépeint son concurrent comme un homme de main des Yankees, ce qu'il n'est probablement pas vraiment.