Les sénateurs français ont donné leur feu vert à une partie polarisante du projet de loi sur la justice qui permet aux forces de l'ordre d'allumer secrètement des microphones et des caméras sur les appareils des suspects. Cela ouvre également la voie à un accès rapide aux données de géolocalisation pour suivre les personnes faisant l'objet d'une enquête.

Comment ça marche : Le gouvernement justifie cette décision comme un outil utilisé spécifiquement dans le cadre du projet de loi sur la garde des sceaux. Ceci est destiné à capturer des enregistrements vidéo et audio de personnes associées au terrorisme, au crime organisé ou à des infractions pénales.

La résistance : Les défenseurs des libertés civiles ne se taisent pas dans leurs critiques. Ils préviennent que le destin pourrait transformer n'importe quel appareil en un furtif. L'Observatoire des libertés numériques ne mâche pas ses mots et parle d'une "surpuissance sécuritaire".

Surveillance insidieuse : La Quadrature du Net s'inquiète de la portée de cette disposition. Le groupe avertit que non seulement les téléphones et les ordinateurs, mais aussi les moniteurs pour bébés et les téléviseurs pourraient devenir des points de collecte de données pour les forces de l'ordre.

Les aigles juridiques sont bouleversés : Le barreau de Paris, instance représentative des avocats, est en émoi. Ils se plaignent que le gouvernement les a laissés de côté lors de la rédaction du projet. "Cette nouvelle possibilité d'activer à distance tout appareil électronique constitue une atteinte particulièrement grave à la vie privée qui ne saurait être justifiée par la protection de l'ordre public", selon le Barreau de Paris. L'Ordre des avocats de Paris tire également la sonnette d'alarme sur le manque de protection des communications entre avocat et client, le qualifiant de "violation illicite du secret professionnel et des droits de la défense".

Toujours dans le jeu : ce n'est pas gravé dans le marbre. La disposition est sujette à révision et doit être approuvée par l'Assemblée nationale pour prendre effet.

Défendre le gouvernement : le procureur général Eric Dupond-Moretti dit qu'il n'y a pas lieu de paniquer. Il assure que des gestes barrières adéquats seront mis en place pour prévenir les abus. Une caractéristique clé ? Toute offre de surveillance en vertu de cette disposition doit être approuvée par un juge.