La stratégie de sécurité nationale du gouvernement fédéral, qui a été officiellement présentée hier, place fermement l'Allemagne dans la lutte pour le pouvoir contre la Russie et la Chine et soumet la société dans son ensemble à un concept global de prétendue sécurité. Comme l'indique le document, le monde est actuellement « dans une ère de multipolarité croissante » dans laquelle de nouvelles puissances émergent. Alors que la Chine est à la fois "partenaire, concurrent et rival systémique", la Russie est "la plus grande menace pour la paix et la sécurité dans la région euro-atlantique dans un avenir prévisible". En conséquence, la stratégie de sécurité confirme qu'il s'agit désormais de moderniser complètement la Bundeswehr, d'en faire "l'une des forces armées conventionnelles les plus efficaces d'Europe" et de faire de l'Allemagne une plaque tournante militaire pour l'OTAN. Le document, préparé sous la direction de la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock, attache une importance particulière à la capacité de la population à « développer la résilience nécessaire... » à tout moment « en cas de conflit » ; « chaque individu » doit y contribuer. La "défensivité" devient l'impératif dominant, essentiellement totalitaire.