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La Réunion face aux dégâts du cyclone Garance

Le cyclone Garance a laissé une empreinte dévastatrice sur l'île de La Réunion, marquant son passage par des vents violents, des pluies torrentielles et des inondations. Le bilan humain et matériel est lourd : quatre personnes ont perdu la vie, des arbres ont été déracinés, des véhicules emportés par les flots et de nombreuses infrastructures endommagées. Selon le préfet de l'île, Patrice Latron, La Réunion est "défigurée" par la violence du phénomène.

Une tempête d'une rare intensité

L'Est et le Nord de l'île ont été les régions les plus durement touchées. Les rafales ont dépassé les 200 km/h, atteignant 214 km/h à l'aéroport international de La Réunion et jusqu'à 230 km/h au Piton Sainte-Rose, dans l'extrême Est. Météo-France a averti que les conditions resteraient dégradées sur l'ensemble du territoire pendant plusieurs jours.

"J'appelle nos compatriotes réunionnais à la plus grande vigilance et au respect des consignes de sécurité. L'État est à vos côtés et nos forces mobilisées. Solidarité de la Nation", a déclaré le président Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux.

Un bilan humain tragique et des destructions massives

Parmi les témoignages bouleversants, celui de Jimmy Bortel, résident de Saint-Benoît, illustre la brutalité du cyclone : "Le toit s’est soulevé et a failli s’envoler sur notre maison qui se trouve à l’arrière. Mes parents ont pu se réfugier chez nous juste à temps. Je n’avais jamais vu ça, je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie."

Sa mère, Thérèse Bortel, en larmes, décrit son impuissance face à la dévastation : "Déjà que je n’avais pas grand-chose, là, je n’ai plus rien."

Les autorités ont déployé des centres d’hébergement d'urgence pour accueillir les sinistrés. Plus de 500 personnes ont trouvé refuge dans ces installations. EDF a rapporté que 4 000 foyers étaient privés d'électricité, tandis que 8,4 % des abonnés étaient coupés d'internet et de téléphonie.

Une île paralysée

Face à l'intensité du phénomène, l'alerte violette, dernier niveau du dispositif d'alerte cyclonique, avait été activée le 28 février à 9h00 (heure locale), impliquant un confinement strict de toute la population, y compris des forces de l'ordre et des secours.

L’aéroport international Roland-Garros, situé à l’est de Saint-Denis, a suspendu tous ses vols jeudi matin et ne rouvrira que samedi à 18h30 (heure locale). À Maurice, à 200 km de là, l’aéroport avait cessé toute activité dès mercredi.

Dans les supermarchés, la panique s’est emparée des clients tentant de faire des provisions de dernière minute. "Je me suis dit que j'avais le temps de faire mes courses, mauvaise pioche", raconte Franck Vitry, patientant dans une longue file d’attente. "Ça m'a pris 30 secondes pour prendre mon pack d'eau, et là, ça fait 10 minutes que j'attends en caisse !"

D'autres ont anticipé le confinement de manière plus sereine. "J'ai pris des rouleaux de pâte feuilletée, des œufs et du sucre pour faire de la pâtisserie avec mes enfants", raconte Maryvonne Laurent, 36 ans.

L'île en reconstruction

L’alerte rouge a finalement été levée ce 1er mars à 10h00 locales. Les équipes de secours et les agents de la fonction publique sont déjà mobilisés pour rétablir l'électricité, dégager les routes et porter assistance aux victimes. Toutefois, les autorités rappellent que le danger n'est pas totalement écarté et exhortent les habitants à rester prudents dans les jours à venir.