« Il me semble évident que l’évaluation de la malhonnêteté intellectuelle des partisans des récentes restrictions sur les questions liturgiques – tous les émissaires de Bergoglio – est inévitablement négative. »
Note de l’éditeur: Ce qui suit est une transcription d’un entretien entre l’archevêque Carlo Maria Viganò et Paix Liturgique lors d’une conférence organisée par le mouvement Civitas le 13 août. L’interview a été traduite de l’italien.
Paix Liturgique (PL) : Votre Excellence, pourquoi la question de la liturgie après le Concile Vatican II est-elle si brûlante ?
Mgr Carlo Maria Viganò : La question liturgique est d’une grande importance, car l’acte sacré de la messe contient la doctrine, la morale, la spiritualité et la discipline du corps ecclésiastique qui célèbre la liturgie. Tout comme la messe catholique est une expression parfaite et cohérente du Magistère catholique, de même la liturgie réformée [le Novus Ordo] est une expression de déviations conciliaires ; en fait, il révèle et confirme son caractère hétérodoxe sans les ambiguïtés et le babillage des textes du Concile Vatican II.
Concile du Vatican. On pourrait dire, pour utiliser une parabole, que dans les veines de la messe tridentine coule le sang sain de l’Évangile, tandis que le nouveau rite coule avec le sang contaminé de l’hérésie et de l’esprit du monde.
PL : Le pape François, qui ne s’intéresse pas particulièrement à la liturgie, n’a-t-il pas au moins le mérite d’aborder le vrai problème quand il dit que les deux formes liturgiques, l’ancienne et la nouvelle, reflètent deux ecclésiologies différentes ?
Mgr Viganò : C’est exactement ce que je viens de dire, et c’est exactement ce que (1968) les cardinaux Ottaviani et Bacci ont dénoncé dans leur « breve esame critico » (bref examen critique), et aussi Mgr Lefebvre dans ses nombreuses interventions, et qui a également été dénoncé par d’autres évêques et liturgistes. Ce que vous avez appelé « deux formes liturgiques » d’un même rite sont en fait deux rites différents, dont l’un est complètement catholique et l’autre cache des vérités catholiques et allègue des erreurs d’origine protestante et moderniste. Bergoglio a tout à fait raison sur ce point : ceux qui acceptent le Concile Vatican II et ses développements hérétiques ne peuvent pas trouver ces erreurs dans la liturgie traditionnelle, qui, en raison de sa clarté dans le Credo, représente une condamnation et une négation des hommes [de la façon de penser ou de l’attitude] de ceux qui ont conçu le Novus Ordo.
PL : Au cours de l’année écoulée, plusieurs documents ont suivi l’offensive contre le rite traditionnel, à commencer par Traditionis custodes (16 juillet 2021), puis la « Responsa ad Dubia » (publiée le 4 décembre 2021 par l’archevêque arthur Roche, préfet du CDW) et enfin l’exhortation apostolique Desiderio desideravi (29 juin 2022). Pouvons-nous encore espérer que la tentative d’offensive a échoué et que l’ancienne liturgie ne mourra pas ?
Mgr Viganò : La première tromperie pour laquelle nous ne devons pas tomber est la tromperie par l’utilisation subversive des actes du gouvernement et du Magistère. Dans ce cas, nous avons affaire à des documents qui n’ont pas été proclamés pour fortifier nos frères dans la foi, mais pour les éloigner de celle-ci, ce qui est en contradiction flagrante avec le Motu Proprio Summorum pontificum du pape Benoît XVI, qui reconnaît au contraire le plein droit à la liturgie tridentine.
Deuxièmement, l’impertinence d’un tyran autoritaire consumé par la haine de l’Église du Christ ouvre les yeux même des plus modérés, leur montrant que toute la tromperie conciliaire est basée sur l’aversion pour les vérités exprimées dans la messe tridentine, tandis que le récit officiel affirme que la réforme liturgique n’a servi qu’à rendre ces vérités plus accessibles aux fidèles par la traduction.
PL : La façon dont Traditionis custodes est appliqué varie considérablement d’un pays à l’autre et d’un évêque à l’autre. Certains ont accepté le document du Pape, mais en réalité ils n’ont rien changé dans leurs diocèses. N’a-t-on pas le sentiment, surtout en Italie, que le successeur de François ne pourra pas maintenir cette ligne répressive ?
Mgr Viganò : L’Église n’est pas une société gouvernée par un monarque absolu qui est libre de toute autorité supérieure et peut imposer ses caprices à ses sujets. Le chef de l’Église est le Christ, et le Christ est son seul vrai Roi et Seigneur, dont le représentant est le Pape, tout comme il est le successeur du Prince des Apôtres.
Quand on abuse du pouvoir vicariant du Christ et qu’on se place en dehors de la succession en proposant des enseignements hétérodoxes ou en imposant des normes qui s’y rapportent, cette connexion intérieure avec le Christ, la Tête, et avec son corps mystique, l’Église, disparaît. En effet, l’autorité par procuration du Pape ne jouit de toutes les prérogatives d’autorité absolue, directe et directe sur l’Église que dans la mesure où elle correspond à son but principal, celui de salus animarum, et qu’elle suit toujours la tradition et la fidélité à notre Seigneur.
En outre, dans l’exercice de cette autorité, le Pape jouit toujours des grâces spéciales de l’État dans les limites très spécifiques de cet objectif ; ces grâces n’ont aucun effet quand il agit contre le Christ et l’Église. Par conséquent, les tentatives de colère de Bergoglio, aussi violentes et destructrices soient-elles, sont inévitablement vouées à l’échec et seront certainement un jour déclarées nulles et non avenues.
PL : Que recommandez-vous aux profanes qui sont contrariés par cette situation ?
Mgr Viganò : Les laïcs sont des membres vivants du corps mystique et, en tant que tels, ils ont le droit inné d’exiger que l’autorité visible agisse conformément au mandat et promulgue des lois qu’elle a reçues du Christ. Lorsque cette autorité terrestre, avec la permission de la Providence, agit contre la volonté du Christ et promulgue des lois, les croyants doivent d’abord comprendre que ce test est un moyen providentiel d’ouvrir les yeux après des décennies d’être submergés par les déviations et l’hypocrisie auxquelles beaucoup ont adhéré de bonne foi – précisément parce qu’ils ont été obéissants à la hiérarchie et ont été vaincus par la tromperie. qui ont été commis contre eux, n’étaient pas conscients.
Quand ils comprendront cela, ils remarqueront le trésor qui leur a été volé par ceux qui auraient dû le préserver et le transmettre aux générations futures, au lieu de le cacher après l’avoir dévalué pour le remplacer par un mauvais faux. Alors ils imploreront la majesté de Dieu de raccourcir le temps de l’épreuve et de donner à l’Église un berger suprême qui obéit au Christ, lui appartient, l’aime et lui donne une adoration parfaite.
PL : Les prêtres diocésains semblent être la cible et la principale victime des actions du Pape contre la liturgie traditionnelle : quel conseil leur donneriez-vous ?
Mgr Viganò : Dans les décennies qui ont précédé le Concile Vatican II, les dirigeants de l’Église étaient conscients de la menace croissante posée par l’incitation des infiltrés modernistes. Pour cette raison, Pie XII a dû centraliser le pouvoir, mais sa décision, aussi compréhensible soit-elle, a eu pour effet d’inculquer au clergé l’idée que l’autorité dans l’Église est incontestable, indépendamment de ce qu’elle peut ordonner, tandis que la doctrine nous enseigne que l’acceptation non critique de tout ordre est la soumission et non la véritable obéissance.
Gestärkt durch diese Haltung, die die Bischöfe und Priester zur Zeit des Zweiten Vatikanischen Konzils spürten, nutzten die Putschisten diesen Gehorsam, um etwas durchzusetzen, was bis dahin nicht denkbar gewesen wäre. Gleichzeitig haben die nachkonziliare Indoktrination und die gnadenlose Säuberung der wenigen Abweichler diesem Ziel Vorschub geleistet.
Die heutige Situation erlaubt es uns, die nachkonziliaren Ereignisse mit größerer Objektivität zu betrachten, auch weil die Ergebnisse des „konziliaren Frühlings“ jetzt für alle sichtbar sind, von der Krise der diözesanen und religiösen Berufungen bis zum Zusammenbruch der Teilnahme der Gläubigen an den Sakramenten. Die Liberalisierung der Verfügbarkeit der alten Messe durch Benedikt XVI. hat viele Priester dazu gebracht, die unschätzbaren Schätze der wahren Liturgie zu entdecken, die ihnen zuvor völlig unbekannt waren, und die in dieser Messe die Opferdimension ihres Priestertums wiederentdeckt haben, die den Zelebranten zum „alter Christus“ macht und ihn innerlich verwandelt. Wer dieses „Wunder“ der Gnade erfahren hat, ist nicht mehr bereit, es aufzugeben. Pius V. zu feiern und Christus – Priester und Opfer – in ihrer priesterlichen Seele wirken zu lassen und ihrem Dienst einen festen, übernatürlichen Sinn zu geben.
Mein Rat an diese Priester ist, Widerstand zu leisten und Standhaftigkeit zu zeigen angesichts einer Reihe von Missbräuchen, die schon zu lange andauern. Es würde ihnen helfen zu verstehen, dass es nicht möglich ist, die Apostolische Messe [Tridentinische Messe] mit der von Erzbischof Annibale Bugnini erfundenen Messe [Novus Ordo Missae] auf eine Stufe zu stellen, denn in der ersten wird die Wahrheit eindeutig bekräftigt, um Gott die Ehre zu geben und die Seelen zu retten, während in der zweiten die Wahrheit in betrügerischer Weise zum Schweigen gebracht und oft geleugnet wird, um dem Geist der Welt zu gefallen und die Seelen in Irrtum und Sünde zu lassen.
Wenn man dies verstanden hat, stellt sich die Wahl zwischen den beiden Riten gar nicht, denn die Vernunft und der von der Liebe beseelte Glaube zeigen uns, welche von ihnen dem Willen Gottes entspricht und welche nicht. Eine Seele, die den Herrn liebt, duldet keine Kompromisse und ist bereit, ihr Leben zu geben, um der Kirche treu zu bleiben.
PL: Manche meinen, wir sollten diese Krise nutzen, um einen zukünftigen Papst zu bitten, nicht zu Summorum pontificum zurückzukehren, sondern stattdessen der traditionellen Liturgie volle Freiheit zu geben? Ist das möglich?
Erzbischof Viganò: Die traditionelle Liturgie genießt bereits de iure volle Freiheit und volle Rechte aufgrund ihrer ehrwürdigen Antike, der Bulle Quo Primum des heiligen Pius V. und ihrer Ratifizierung durch die kirchliche Körperschaft seit zweitausend Jahren. Dass diese Freiheit nicht ausgeübt wird, liegt an der „Klugheit“ der Diener Gottes, die sich durch die Sünde der Unterwürfigkeit unkritisch gegenüber jeder Entscheidung der kirchlichen Autorität gezeigt haben, anstatt Gott zu gehorchen, der der Ursprung und das letzte Ziel dieser Autorität ist.
La pleine liberté de la liturgie traditionnelle sera certainement aussi restaurée de facto, mais avec cette restauration, il sera nécessaire d’abolir le nouveau rite, qui a suffisamment prouvé qu’il était à l’origine de la dissolution doctrinale, morale et liturgique du Peuple de Dieu. Le temps viendra où les malentendus et les erreurs du Concile Vatican II seront condamnés, et avec eux leur expression sectaire.
PL : Selon vous, quel est le principal défaut de la nouvelle foire ?
Mgr Viganò : Je crois qu’il y a trois points critiques qui doivent être mentionnés, qui sont dus au seul problème de compréhension de la liturgie catholique.
Le premier défaut du nouveau rite est qu’il a été élaboré avec la froideur cynique d’un bureaucrate, tandis que la liturgie authentique est un corpus harmonieux qui s’est développé organiquement au fil des siècles, adaptant son système immunitaire, pour ainsi dire, pour combattre les virus à tout moment. Croire que l’on peut rendre à un corps adulte la « simplicité originelle » et le forcer à revenir à l’enfance est un processus contre nature qui révèle l’intention délibérée de ceux qui ont parcouru ce chemin dans le seul but de rendre l’Église plus vulnérable aux attaques de l’ennemi. Et celui qui a planifié cette tromperie savait très bien qu’il ne pouvait transmettre ses erreurs qu’en abolissant la messe, qui seule les condamne et les nie dans chaque geste, chaque cérémonie et chaque parole. Celui qui a créé ce monstre liturgique, qui est destiné à servir de sorte de tente ou de toile pour donner libre cours aux déviations les plus absurdes et les plus méchantes, n’a pas de bonnes intentions.
La deuxième faiblesse est la tromperie avec laquelle le Novus Ordo a été présenté et imposé à l’Église, affirmant qu’il s’agissait d’une simple traduction de l’ancien rite. Dans Sacrosanctum Concilium, les Pères conciliaires ont approuvé la traduction des lectures et des parties didactiques de la messe dans la langue vernaculaire, qui stipule que le canon romain reste intact, parlé en latin et en chuchotements. Ce que le Consilium ad exsequendam nous a préparé est autre chose, un rite apparemment servilement copié du « Livre de la prière commune » de Cranmer de 1549 et parfaitement conforme à l’approche idéologique de ses auteurs.
La troisième erreur est le remplacement délibéré de l’objet principal du service divin – la Sainte Trinité – par l’assemblée réunie avec le célébrant, qui est maintenant le pivot autour duquel tourne toute la liturgie, le point de référence de l’ordonnance. La vision du prêtre comme « Président de l’Assemblée », la perte du caractère sacré pour promouvoir l’improvisation, le remplacement de l’autel sacrificiel par une table conviviale – tout cela sont les conséquences d’une erreur doctrinale qui nie l’essence de la Messe dans laquelle le sacrifice du Christ sur la Croix est offert au Père sous une forme sans effusion de sang.
Un rite né du mensonge et de la tromperie, conçu par un franc-maçon moderniste et imposé par la force par l’abolition d’un rite bimillénaire, ne mérite même pas d’être analysé dans tous ses points spécifiques : il doit simplement être aboli.
PL : Pourquoi le pape est-il si hostile à l’épiscopat américain ?
Mgr Viganò : Bergoglio est particulièrement hostile non seulement à l’épiscopat américain, mais aussi aux fidèles aux États-Unis. Cela est dû à la mentalité de cette nation, qui est essentiellement libérale, mais dans laquelle – précisément en raison de la coexistence de religions et de cultures différentes et hétérogènes – une voix est également donnée aux conservateurs et aux traditionalistes, qui constituent en fait une partie numériquement significative, qui est fervente et engagée. Les paroisses, les mouvements et les groupes traditionnels américains montrent à quel point la liturgie tridentine et la doctrine catholique intégrale sont redécouvertes et très appréciées par les fidèles, tandis que les églises célébrant le rite montinien perdent inexorablement la foi, les vocations et, à ne pas sous-estimer, le soutien financier.
La simple possibilité que l’on puisse aller à la messe tridentine « en toute impunité », sans stigmatisation sociale, est scandaleuse et inacceptable pour Bergoglio, car la preuve du succès de la soi-disant « option traditionnelle » sape des décennies de proclamations et d’auto-félicitations de la part des progressistes.
Voir des milliers de croyants, de jeunes, de familles avec enfants, se rassembler pour l’ancienne messe et vivre leur baptême de manière cohérente – tandis que d’un autre côté, les scandales financiers et sexuels du clergé et des politiciens catholiques autoproclamés vident les églises et perdent leur crédibilité dans la société civile – représente le « groupe témoin » ennuyeux qui prouve l’inefficacité du traitement en médecine, précisément parce que ceux qui ne l’ont pas subi sont en bonne santé. Tout comme la vaccination avec un gensérum expérimental doit être imposée à tous, de sorte que l’on ne voit pas que les effets secondaires et les décès n’affectent que les vaccinés, de même dans le contexte liturgique, il ne doit y avoir aucun groupe ou communauté qui montre l’échec de cette vaccination de masse avec le modernisme, qui était le Concile Vatican II.
L’accueil et l’ouverture cordiale de certains évêques américains envers les communautés traditionnelles et leurs interventions à la recherche de la cohérence morale des catholiques engagés en politique enrage bergoglio et le conduisent à des comportements impulsifs et à des réactions excessives qui augmentent son incrédulité et le mensonge complet de ses appels à la parrésia (« recherche audacieuse de la vérité »), à la miséricorde et à l’inclusion.
D’autre part, il me semble qu’après des décennies d’appels œcuméniques à « rechercher l’unification et non la division » et à « construire des ponts, pas des murs », les accusations du cardinal roche nouvellement nommé – qui a reçu le chapeau rouge précisément pour sa loyauté envers le pape – des accusations dans lesquelles Roche a qualifié les catholiques traditionnels de « protestants », « parce que si les Églises catholiques sont maintenant ouvertes aux protestants, on leur dit même en présence de Les prélats et les cardinaux ont accordé la communicatio in sacris [Sainte Communion] - les catholiques traditionnels sont traités par les modernistes comme des vitandi excommuniés - les gens doivent être évités.
Il me semble évident que l’évaluation de la malhonnêteté intellectuelle des partisans des récentes restrictions sur les questions liturgiques – tous des émissaires de Bergoglio – est inévitablement négative, même si l’on ne part, pour ainsi dire, que de l’aspect humain : ils ne sont ni sincères ni disposés à comprendre le raisonnement de leurs interlocuteurs. Ils montrent un autoritarisme impitoyable, un formalisme pharisien et une tendance à se déguiser et à mentir, ce qui ne peut pas être la condition préalable à une solution juste.
PL : Washington, Chicago, Arlington, Savannah : Pourquoi les évêques de ces quatre diocèses américains ont-ils déclaré la guerre à la messe traditionnelle ?
Mgr Viganò : Ces diocèses – certainement Washington et Chicago, sans laisser de côté San Diego et Newark – sont dirigés par des évêques qui font partie du cercle magique de Bergoglio et de la « mafia de la lavande » de McCarrick. Leurs relations de complicité mutuelle, leurs actions pour dissimuler des scandales, leurs relations avec l’État profond et le Parti démocrate trouvent leur encapsulation significative dans l’estime dont ils jouissent de Bergoglio, qui les promeut et ratifie leurs déclarations et leurs actions gouvernementales désastreuses.
PL : Voyez-vous derrière toutes ces décisions apparemment décousues (la Pachamama, la lutte contre le sommet et la liturgie traditionnelle, le recul sur les questions morales, etc.) la mise en œuvre d’une stratégie ou d’un plan précis et cohérent ?
Mgr Viganò : Il est évident que cet acte de guerre implacable contre les catholiques traditionnels implique une stratégie et une tactique et qu’il correspond à un plan élaboré depuis des décennies pour détruire l’Église du Christ et la remplacer par sa falsification œcuménique, mondialiste et renégat. Il serait insensé de croire qu’ils agissent sans but et sans organisation.
L’élection de Bergoglio au conclave de 2013 était également prévue : n’oublions pas les courriels entre John Podesta et Hillary Clinton sur la nécessité de promouvoir un « printemps de l’Église » dans lequel un pape progressiste change leur doctrine et leur moralité en les soumettant à l’idéologie du Nouvel Ordre Mondial.
Des mesures étaient prévues contre Benoît XVI pour le persuader de démissionner. Le travail subversif des innovateurs au Conseil était prévu. Les actions des progressistes fidèles à Bergoglio ont été planifiées dans les synodes, dans les réunions de la Curie et dans les consistoires. D’autre part, derrière les ennemis du Christ et de l’Église se trouve toujours Satan avec ses intrigues, ses tromperies, ses mensonges.
PL : Comment voyez-vous l’avenir de l’Église ?
Mgr Viganò : Je crois qu’à court terme, l’Église devra faire face aux désastres causés par Bergoglio et son petit cercle de collaborateurs corrompus. Les dommages de ce « pontificat » sont incalculables et sont maintenant aussi compris par les gens ordinaires, à qui le sensus fidei montre l’incompatibilité absolue de la hiérarchie actuelle avec le corps ecclésiastique. Les tensions et les contradictions que nous observons dans la sphère civile entre la classe politique et les citoyens sont le reflet des tensions toujours plus profondes entre les autorités ecclésiastiques et les fidèles.
Mais à long terme, je crois que c’est précisément dans cette profonde crise de foi que l’Église trouvera une incitation à se renouveler et à se purifier en abandonnant définitivement l’attitude intrinsèquement libérale qui a jusqu’à présent réuni Dieu et Mammon, le Christ et Belial, saint Pie V et Bergoglio. Nous avons vu le visage défiguré et cruel de l’ennemi, qui a pu pénétrer dans le Saint-Sacrement, en s’appuyant sur la volonté de compromis, la médiocrité des clercs, le respect humain et la timidité de la hiérarchie. Nous avons devant nous la sainteté et l’humilité de tant de bons prêtres, religieux et fidèles qui se réveillent de leur sommeil et comprennent la lutte d’époque qui est en cours.
En même temps, nous voyons la corruption, la malhonnêteté, l’immoralité et la rébellion contre Dieu de ceux qui prétendent être les vrais gardiens de l’autorité du Christ, mais qui usurpent habilement cette autorité et l’exercent par la force.
Même un enfant comprend de quel côté il se trouve, de qui il doit écouter et de qui il doit se distancier. C’est pourquoi les paroles de notre Seigneur sont plus valables aujourd’hui que jamais : « Si vous n’êtes pas convertis et ne devenez pas comme des enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux (Mt 18, 3). »