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André Capagorry : le dernier gouverneur de La Réunion

 


André Capagorry : le dernier gouverneur de La Réunion et un artisan de la départementalisation

Né en 1901 à Saint-Pierre de La Réunion, André Capagorry a marqué l'histoire de l'île à une époque charnière, celle de la transition entre le statut colonial et l'intégration au sein de la République française en tant que département d’outre-mer. Issu d’une famille modeste, il a gravi les échelons de l’administration coloniale grâce à son intelligence, son travail acharné et son dévouement pour l’intérêt général.

Un homme du service public

Après des études qui l’ont préparé à embrasser une carrière administrative, André Capagorry a rapidement fait ses preuves en occupant divers postes à responsabilités dans l’administration coloniale. Sa gestion rigoureuse et son approche humaine des problématiques locales lui ont valu une reconnaissance rapide de ses pairs et des habitants de l'île.

En 1941, en pleine Seconde Guerre mondiale, il est nommé gouverneur de La Réunion, une fonction qu’il occupera dans un contexte particulièrement complexe. À cette époque, l'île est sous l’influence du régime de Vichy, qui contrôle encore une partie des colonies françaises. La Réunion, comme beaucoup d'autres territoires d'outre-mer, vivait alors dans une situation d'isolement et de privations, aggravée par le conflit mondial.

Un acteur clé dans le ralliement à la France libre

L’un des faits marquants de son mandat fut son rôle décisif dans le ralliement de La Réunion à la France libre. En novembre 1942, les forces alliées débarquent à La Réunion et renversent les autorités fidèles au régime de Vichy. André Capagorry, favorable à la Résistance, facilite cette transition. Ce ralliement marque un tournant dans l’histoire de l’île, qui se positionne ainsi du côté des Alliés dans la lutte contre les forces de l’Axe. Cet acte courageux a permis à La Réunion de rompre avec un régime oppressif et de retrouver son alignement avec les idéaux républicains.

Un visionnaire pour l’avenir de La Réunion

Après la guerre, André Capagorry s’investit dans un autre projet ambitieux : la départementalisation de La Réunion. Cette transformation, officialisée le 19 mars 1946, permet à l’île de devenir l’un des premiers départements d’outre-mer français, au même titre que la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane. Ce changement de statut, symbolisant la fin de l'ère coloniale, offre aux habitants de l'île des droits égaux à ceux des citoyens de métropole, notamment en matière de santé, d’éducation et de sécurité sociale.

André Capagorry joue un rôle d’intermédiaire crucial entre les aspirations locales et les instances gouvernementales métropolitaines. Il s’emploie à défendre les intérêts des Réunionnais et à leur assurer une transition harmonieuse vers ce nouveau cadre institutionnel. Malgré les défis, cette période est marquée par l’espoir d’un avenir meilleur pour l’île et ses habitants.

Un héritage durable

André Capagorry quitte son poste en 1946, à la fin de son mandat de gouverneur. Il laisse derrière lui un héritage majeur : celui d’avoir accompagné La Réunion dans une transformation profonde, de colonie à département. Après son départ, il continue à s'intéresser à l’évolution de l’île, bien qu’il se retire de la vie publique.

Il décède en 1991, à l’âge de 90 ans, laissant le souvenir d’un homme engagé et dévoué à La Réunion. Son nom reste associé à une période de bouleversements historiques, mais aussi d’opportunités nouvelles pour l’île et ses habitants.

Un exemple pour les générations futures

Aujourd’hui, André Capagorry est considéré comme un modèle de service public. Sa capacité à naviguer dans des situations complexes, à défendre les intérêts de l’île et à favoriser son intégration républicaine en fait une figure emblématique de l’histoire réunionnaise. Son action illustre le rôle crucial que jouent les leaders visionnaires dans les périodes de transition.

En se souvenant d'André Capagorry, on se rappelle que l’histoire est façonnée par des hommes et des femmes déterminés à œuvrer pour le bien commun, même dans les moments les plus difficiles.


 

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