Aurore Lmt
306 hjtanvSi7epcrm,o i23:e086 ·
? À mes ancien-ne-s collègues, aux professionnels qui se disent encore professionnels de santé, et particulièrement à celles et ceux qui travaillent dans le service public, peu importe le poste que vous occupez.
Pendant une quinzaine d'années, j'ai eu à cœur de faire de mon mieux pour soigner mes patients sans distinction.
J'ai toujours travaillé dans le service public car j'avais ce doux rêve qu'on pouvait y soigner les gens sans jugement, peu importe leur parcours, peu importe leur niveau de vie, peu importe leur rang !
Je n'ai jamais été parfaite, je ne prétends pas avoir été irréprochable, mais je pense pouvoir dire que j'ai fait de mon mieux.
? Alors aujourd'hui, je ne comprends pas ce qui se passe dans la santé !
Sachez collègues d'ici ou d'ailleurs que je vous aurais toujours soigné de mon mieux malgré nos différences.
? Toi qui fume depuis des années : je t'aurais soigné avec bienveillance le jour où ton cancer des poumons aurait flambé !
Je t'aurais soutenue toi et ta famille, même si je trouve que c'est du gâchis de faire partir sa vie en fumée... Particulièrement quand on a des enfants, qu'on est soignants et qu'on connaît les risques.
Mais je t'aurais soigné comme je l'ai fait avec des centaines de patients dans cette situation, car à mes yeux l'humain passe avant tout !
? Toi qui bois souvent de trop : je veux que tu saches que j'aurais pris soin de toi le jour où tu aurais eu des problèmes de foie !
On le dit pourtant haut et fort que l'alcool tue, mais peu importe, on a tous nos faiblesses et j'aurais accepté les tiennes.
J'aurais aidé tes proches à ne pas t'en vouloir, à t'accompagner malgré la colère.
? Toi qui es en surpoids depuis des années, tu sais bien ce que tu risques (maladies cardio-vasculaires, problèmes musculo-squelettiques...), pourtant, je peux t'assurer que je t'aurais accueilli comme n'importe quel autre patient. J'aurais fait de mon mieux pour t'aider dans ta guérison. Je ne t'aurais pas blâmé.
? Toi qui cours après le travail, les heures en plus pour des sous en plus.
Oui, toi qui ne t'arrête jamais et n'écoute pas les cris d'alerte de ton corps ni de ton âme : je voulais te dire que j'aurais accueilli ton mal-être sans me moquer le jour où tu aurais fini en burnout !
Je t'aurais ouvert ma porte, fait un thé, des gâteaux ou tout autre marque de bienveillance, car c'est ainsi que je conçoit le "prendre soin".
Je l'ai déjà fait pour certains et je le ferai encore si besoin car on a tous nos limites et tout le monde n'arrive pas à les entendre à temps !
? Alors voilà : à vous les soignants et particulièrement à ceux du public, je voulais vous dire que je ne comprends pas pourquoi aujourd'hui j'entends des témoignages de refus de soin pour la simple raison que ces gens ne partagent pas vos convictions !
J'ai eu du mal à y croire, mais ces témoignages se multiplient et j'en suis meurtrie !
? Comment peut-on forcer le sevrage en alcool d'une personne qui ne demande qu'à boire, dans le but de la soigner et par ailleurs refuser les soins pour un cancer à une personne parce qu'il lui manque une injection ?
? Comment peut-on être si sourd à la détresse des gens qui ont peur de se faire injecter un traitement si controversé ?
? Que s'est-il passé pour que d'un coup, vous trouviez normal de faire le tri dans vos patients ?
? Que s'est-il passé pour que l'être humain ne soit plus considéré comme tel dès qu'il ne partage pas vos convictions ?
? Que s'est-il passé pour que vous vous amusiez de la mort (probable ou réelle) de certains parce qu'ils n'ont pas pris le même chemin que vous ?
?? Mais où est passé votre humanité ?
Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter bien du courage pour continuer à travailler dans un milieu à ce point déshumanisé.
Je vous souhaite bien du courage si un jour vous vous retrouviez de l'autre côté du lit et que c'était vos convictions qui divergeaient.
Je vous souhaite bien du courage pour le jour où certains finiront par entamer des procès.
Je vous souhaite bien du courage pour répondre aux questions de vos enfants dans quelques années.
Je vous souhaite bien du courage pour vous expliquer avec votre conscience... si elle n'a pas déjà pris ses jambes à son cou !
Aurore, une ancienne collègue qui continue malgré tout à vous souhaiter du bien.
Aurore Lmt
306 hjtanvSi7epcrm,o i23:e086 ·
? À mes ancien-ne-s collègues, aux professionnels qui se disent encore professionnels de santé, et particulièrement à celles et ceux qui travaillent dans le service public, peu importe le poste que vous occupez.
Pendant une quinzaine d'années, j'ai eu à cœur de faire de mon mieux pour soigner mes patients sans distinction.
J'ai toujours travaillé dans le service public car j'avais ce doux rêve qu'on pouvait y soigner les gens sans jugement, peu importe leur parcours, peu importe leur niveau de vie, peu importe leur rang !
Je n'ai jamais été parfaite, je ne prétends pas avoir été irréprochable, mais je pense pouvoir dire que j'ai fait de mon mieux.
? Alors aujourd'hui, je ne comprends pas ce qui se passe dans la santé !
Sachez collègues d'ici ou d'ailleurs que je vous aurais toujours soigné de mon mieux malgré nos différences.
? Toi qui fume depuis des années : je t'aurais soigné avec bienveillance le jour où ton cancer des poumons aurait flambé !
Je t'aurais soutenue toi et ta famille, même si je trouve que c'est du gâchis de faire partir sa vie en fumée... Particulièrement quand on a des enfants, qu'on est soignants et qu'on connaît les risques.
Mais je t'aurais soigné comme je l'ai fait avec des centaines de patients dans cette situation, car à mes yeux l'humain passe avant tout !
? Toi qui bois souvent de trop : je veux que tu saches que j'aurais pris soin de toi le jour où tu aurais eu des problèmes de foie !
On le dit pourtant haut et fort que l'alcool tue, mais peu importe, on a tous nos faiblesses et j'aurais accepté les tiennes.
J'aurais aidé tes proches à ne pas t'en vouloir, à t'accompagner malgré la colère.
? Toi qui es en surpoids depuis des années, tu sais bien ce que tu risques (maladies cardio-vasculaires, problèmes musculo-squelettiques...), pourtant, je peux t'assurer que je t'aurais accueilli comme n'importe quel autre patient. J'aurais fait de mon mieux pour t'aider dans ta guérison. Je ne t'aurais pas blâmé.
? Toi qui cours après le travail, les heures en plus pour des sous en plus.
Oui, toi qui ne t'arrête jamais et n'écoute pas les cris d'alerte de ton corps ni de ton âme : je voulais te dire que j'aurais accueilli ton mal-être sans me moquer le jour où tu aurais fini en burnout !
Je t'aurais ouvert ma porte, fait un thé, des gâteaux ou tout autre marque de bienveillance, car c'est ainsi que je conçoit le "prendre soin".
Je l'ai déjà fait pour certains et je le ferai encore si besoin car on a tous nos limites et tout le monde n'arrive pas à les entendre à temps !
? Alors voilà : à vous les soignants et particulièrement à ceux du public, je voulais vous dire que je ne comprends pas pourquoi aujourd'hui j'entends des témoignages de refus de soin pour la simple raison que ces gens ne partagent pas vos convictions !
J'ai eu du mal à y croire, mais ces témoignages se multiplient et j'en suis meurtrie !
? Comment peut-on forcer le sevrage en alcool d'une personne qui ne demande qu'à boire, dans le but de la soigner et par ailleurs refuser les soins pour un cancer à une personne parce qu'il lui manque une injection ?
? Comment peut-on être si sourd à la détresse des gens qui ont peur de se faire injecter un traitement si controversé ?
? Que s'est-il passé pour que d'un coup, vous trouviez normal de faire le tri dans vos patients ?
? Que s'est-il passé pour que l'être humain ne soit plus considéré comme tel dès qu'il ne partage pas vos convictions ?
? Que s'est-il passé pour que vous vous amusiez de la mort (probable ou réelle) de certains parce qu'ils n'ont pas pris le même chemin que vous ?
??♀️ Mais où est passé votre humanité ?
Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter bien du courage pour continuer à travailler dans un milieu à ce point déshumanisé.
Je vous souhaite bien du courage si un jour vous vous retrouviez de l'autre côté du lit et que c'était vos convictions qui divergeaient.
Je vous souhaite bien du courage pour le jour où certains finiront par entamer des procès.
Je vous souhaite bien du courage pour répondre aux questions de vos enfants dans quelques années.
Je vous souhaite bien du courage pour vous expliquer avec votre conscience... si elle n'a pas déjà pris ses jambes à son cou !
Aurore, une ancienne collègue qui continue malgré tout à vous souhaiter du bien.
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